Sonia Morin

Me retrouvant face à moi-même suite aux aléas de la vie, je décide de franchir le pas. Celui qui semble insurmontable, engendre la peur, car il exposera du même coup toute cette vulnérabilité qui m’habite. Je me lance avec confiance dans cet art qu’est la peinture.

J’ai choisi de façon instinctive l’acrylique me laissant tout simplement envoûter par son éventail de bleus glacials et roses tendres. Le couteau est mon instrument de prédilection. J’aime les textures et les courbes qu’il me permet de créer. Avec lui, je me sens fébrile. Le format du canevas est aléatoire. Ce qui m’importe c’est que l’on retrouve dans mes œuvres, ces mouvements qui ne m’appartiennent plus.

Devant une toile, je suis mise à nue, je me laisse être. J’ose m’exprimer sans retenue. Je prends mon élan avec l’aide de ma spatule. Elle valse au rythme du monde, tantôt tango, tantôt classique. Mes gestes sont spontanés et fougueux, guidés par cette créativité vitalisante. La liberté est totale. Suite à l’enfilement des couleurs froides, je saisis par émergence l’imperceptible. Cet interstice entre la toile et mon imaginaire devient personnages en mouvances fixés de façon intemporelle.

Je souhaite que mes toiles soient un vecteur de résilience. Que mon œuvre insuffle de nouvelles perspectives, de la confiance et de l’espoir. Vous êtes capables de beaucoup plus que vous ne le croyez.